lundi 8 octobre 2007

Jeudi 20 Septembre : Manakara/Ranomafana


Aujourd'hui c'est journée bus. Nous allons faire le trajet qu'ont fait Lucien et Honoré pour nous rejoindre lors de notre journée train. Et là, nous allons pouvoir « apprécier » les routes de Madagascar. En effet les infrastructures souffrent énormément des conditions climatiques et hormis la nationale 7, les autres routes que nous empruntons sont en assez mauvais état. D’un certain côté cela me rappelle la Corse, dans le sens où on ne parle pas en distance mais en temps (est-ce une spécificité des îles ?).


Nous quittons donc la végétation de la côte est pour retourner vers la forêt un peu plus au nord.


Il n’y a pas grand-chose à dire sur une bonne partie de la journée. Nous roulons sous la pluie, entrecoupée de quelques éclaircies. Nous croisons deux trous magnifiques sur la chaussée (cela ne se voit pas mais un pneu y rentre à l’aise), puis un camion qui est dans le décors (en fait il est en équilibre, la partie avant dans le fossé). Ce qui est drôle ce sont les deux conducteurs : ils se sont installés sous le camion, à l’abri de la pluie et se font la popotte. Nous ralentissons en passant près d’eux. Au départ un peu gênés, nous finissons par les prendre en photo au vu de leurs sourires (et je dois dire que la scène valait bien une photo !).


Nous nous arrêtons lors d’une éclaircie pour pique-niquer. Puis nous repartons pour rejoindre notre prochain hôtel.

Nous profitons d’un arrêt en chemin (« on n’est pas des poulets ! ») pour nous dégourdir les jambes sur quelques centaines de mètres et prendre quelques photos.


Au départ le programme laissait la possibilité à ceux qui le voulaient de faire une ballade de nuit (en option) dans le parc national de Ranomafana (qui abrite plusieurs espèces de lémuriens) pour observer les lémuriens nocturnes. Mais vu le temps, nous laissons cette possibilité de côté.

Après plusieurs heures de bus (je crois que nous sommes arrivés vers 15h – 15h30), nous arrivons à notre hôtel, toujours sous la pluie. Il est composé de bungalows disposés près d’une rivière. Cela aurait pu être sympa mais vu l’humidité, et vu que les bungalows ne sont pas réellement fermés (pas de vitre et des courants d’air), il s’agit je pense de l’endroit le moins agréable où nous avons séjourné. Nous sommes plusieurs à demander des couvertures supplémentaires.

Une fois les affaires déposées dans nos chambres, nous nous retrouvons pour aller à pieds un peu plus haut dans le village. En effet celui-ci abrite des thermes et une piscine en plein air (chauffée). Nous allons donc faire une petite visite (toujours sous la pluie). Une fois sur place, seules deux personnes du groupe décident d’aller prendre un bain. Nous autres décidons de retourner à l’hôtel nous doucher et nous détendre avant le repas (certains font un peu les boutiques avant de rentrer).

Le repas terminé, nous regardons les résultats du foot européen puis allons nous coucher…

jeudi 4 octobre 2007

Mercredi 19 septembre : canal des Pangalanes




Alors après le train, c’est journée pirogue ! Aujourd’hui le temps est couvert mais il ne pleut pas.

Nous partons vers le sud sur cette incroyable voie d’eau qui permettait autrefois de rejoindre Tamatave et sert encore, de nos jours, de voie de communication entre les villages. Nous retrouvons nos piroguiers qui nous installent dans deux embarcations. L’installation est délicate, il faut faire attention de ne pas chavirer. Nous répartissons « les poids », et c’est parti !









Les piroguiers ont un bon rythme. Niry et Monique, tous deux à l’arrière des pirogues, ont pour mission d’écoper (l’eau s’infiltre, les embarcations ne sont pas complètement étanches, mais pas de quoi couler – bon, je dénonce encore : Niry écope plus que Monique !). Gilles, quand à lui, pagaie avec entrain.









Là encore le paysage est magnifique. Sur les berges se trouvent plusieurs villages de pêcheurs, avec les pirogues et les filets. Nous croisons aussi des pêcheurs (sur le canal) en plein travail.


Les maisons sont en planche sur pilotis.

Nous nous arrêtons dans un village. Nous devions voir l’arrivée des pêcheurs mais l’Océan est agité donc ils ne sont pas sortis. Pour remplacer le poisson qui n’a pu être pêché, nos piroguiers, un peu responsables de notre journée, nous font préparer des poulets. En attendant nous avons quartier libre pour nous baigner dans : l’Océan Indien ! L’eau est vraiment chaude ! Le groupe joue dans les rouleaux, pendant que les enfants du village nous rejoignent sur la plage. C’est un formidable décor pour prendre de belles photos. Après 1h – 1h30 de détente (enfin, pas forcément pour ceux qui sont dans les rouleaux) nous nous retrouvons autour d’un apéro : au rhum évidemment !



Bon, je n’en ai pas encore parlé, et voilà une occasion de le faire : Madagascar est UN pays du rhum. Ils ont plusieurs sortes de rhums arrangés (ananas, mangue, goyave, café, litchis…). C’est bon mais assez fort. Nous avons le loisir de les goûter dans chaque restaurant où nous passons. Pour ma part j’en ai goûtés quelques uns mais me suis assez vite arrêtée, c’est un peu trop fort pour moi ! Donc encore une occasion de boire ! On nous propose des bouteilles de punch coco (alors ça, j’adore ! dommage que ce n’est pas frais) et rhum arrangé. Après cet apéro sympathique, nous nous retrouvons autour des tables de l’école du village pour déjeuner. Au menu : écrevisses, riz, viande, légumes et fruits flambés au dessert. Le repas est bon mais entaché d’une scène qui nous marquera pour le reste du séjour (et de notre vie je pense).

Certains penseront peu être que ce n’est pas la peine de le mentionner, moi je pense qu’il faut voir la réalité. Alors que nous avons fini notre entrée, les restes d’écrevisses sont récupérés dans une assiette qui est posée dehors, par terre. Un jeune chien commence à manger. Puis les enfants du village arrivent, le poussent et finissent nos restes. Je crois que tous ceux qui ont vu cette image ont été bouleversés. Même si nous côtoyons la pauvreté tout au long du séjour, certaines scènes sont plus marquantes que d’autres. Si je parle de ça, c’est que même si le voyage est magnifique et que je le conseille vivement, il ne faut pas oublier la réalité des conditions de vie de ces habitants. Cela a le mérite de remettre certaines choses en place pour des habitants (chanceux) de pays riches comme nous…

Au vu de ces images, nous récupérons tous ce qui reste de nos plats de viande et de riz et demandons aux piroguiers de les donner à ces mêmes enfants.

Une fois le repas terminé, nous repartons en pirogues, pour débarquer un peu plus loin. Nous finirons notre visite à pieds. Nous disons donc au revoir à nos « rameurs » d’un jour et continuons. Nous croisons un troupeau de zébus (photographiés sous tous les angles).

Puis nous allons visiter une exploitation de vanille. La vanille est une plante qui a besoin d’un « tuteur », elle est plantée au côté d’un arbre qui remplit cet office. Les plants sont sous serre. Après une explication sur la culture de cette gousse si appréciée, nous repartons en direction d’un village.

Nous avons rendez-vous à l’école pour distribuer des fournitures que nous avons ramenées de France (stylos, feuilles, agendas…). L’accueil est vraiment génial ! Certains enfants sont dans la cour en train de jouer. Ils nous accueillent avec les désormais traditionnels « bonjour vasa ! » (on ne s’en lasse pas !). Puis nous rentrons dans la classe. La maîtresse est avec des plus petits que ceux qui sont dehors. Et là, je dois dire, on a bien perturbé les cours ! Comme d’habitude, nous photographions. Et à chaque flash qui crépite, les enfants poussent des cris de joie. A la rigueur, nous flashons juste pour les amuser. Leurs cris et leurs rires sont adorables.

Après cette récréation improvisée (et avoir laissé nos « dons » à la maîtresse pour une distribution ultérieure) nous remontons dans notre bus (qui nous a rejoint) pour retourner à Manakara. Nous avons encore le temps de refaire quelques emplettes avant une bonne douche et un repas apprécié.

Mardi 18 septembre : Fianarantsoa/Manakara

Alors aujourd’hui c’est journée train. Cela nous donne « le droit » de partir plus tôt (6h30) car il faut être en avance à la gare. Le train « doit » partir vers 8h00 (il faut savoir que les horaires ne sont vraiment donnés qu’à titre indicatif, la patience est de mise – donc pas pour ceux qui prennent les trains de la SNCF toute l’année !).

Il s’agit d’un ouvrage commencé sous la colonisation en 1926. Il aura fallu 10 ans pour sa construction. Ca monte et ça descend sur 163 km. Il parait que la ligne est jalonnée de 67 ponts et 48 tunnels (mais je crois qu’aucun de nous n’est arrivé au bout de l’inventaire !).







Je dois dire que c’est assez pittoresque. Nous embarquons dans un wagon « première classe » ! En fait cela nous donne le droit d’avoir les banquettes un peu rembourrées (et pas seulement en bois). N’ayant pas connu ce genre de train, cela me fait penser aux films ou aux romans du siècle dernier. Cela ajoute au côté aventure…







Finalement nous partons dans les temps. Notre arrivée est prévue à Manakara vers 15h00. Pendant que nous profitons du roulis du train et de ses nombreux arrêts, Lucien et Honoré font la route en bus pour nous retrouver à l’arrivée (et après avoir fait la route un peu plus tard en sens inverse, je peux vous dire qu’eux aussi ont eu droit au roulis !).

Donc nous voilà partis pour 8h de train (si tout va bien !).

Le train parcourt la ligne un jour dans un sens, un jour dans l’autre (quand il n’y a pas de problème technique ou climatique). Il s’arrête dans de nombreux villages, certains n’étant pas accessibles autrement. Aujourd’hui le train ne transporte pas de marchandises. Cela lui permet d’aller plus vite (mais attention, on est loin du TGV et c’est tant mieux, on peut profiter du paysage !).

Le paysage parlons-en. Ce qui est dommage, c’est que le temps est gris et brumeux, donc pour les photos, la luminosité n’est pas terrible. Ici, nous avons changé de décors par rapport à Antsirabe. Tout est vert autour de nous, la nature est luxuriante. Il y a des arbres et des plantes partout. A bien des endroits le train se crée lui-même un passage et « retaillant » au fur et à mesure les plantes qui s’invitent sur sa voie. Il y a pèle mêle : des fougères, des arbres du voyageur, des palmiers, des bananiers, des tulipiers du Congo, des caféiers… et beaucoup d’autres dont je ne connais pas le nom.



















Nous nous arrêtons régulièrement dans des villages assez rudimentaires. Les maisons sont en briques ou en planches. Il y a toujours du monde dans « les gares ». Les gens du village viennent et certains vendent de la nourriture : bananes, beignets, miel, viande, écrevisses…











Même si nous nous méfions (le vasa est fragile à l’étranger !), nous goûtons certains mets. Et je dois avouer que c’est très bon ! Et pas cher du tout ! Pour exemple un beignet coûte 100 ariarys (sachant qu’1 euro représente environ 2500 ariarys…faites le calcul). Finalement il s’agira d’un circuit gastronomique pour certains (tout le monde ne prend pas de risques, mais au final je ne pense pas que quelqu’un ait attrapé quelque chose suite à ses essais culinaires).

Nous nous rendons donc de village en village, bercés par le train (enfin, façon de parler), des paysages superbes pleins les yeux. Nous arrivons comme prévu à Manakara (à 14h55 soit 5 minutes plus tôt ! mieux que la SNCF!).

A notre arrivée les taxis locaux attendent les voyageurs à la gare (ce sont des pousse-pousse), mais ils devront se passer de notre clientèle car Lucien et Honorée nous attendent.

Nous embarquons donc pour l’hôtel (Sidi Hôtel) qui se situe entre le Canal des Pangalanes et l’Océan Indien. Après notre installation et un petit tour en ville (encore des boutiques !!!! et le marché - mais bon, il faut faire marcher l’économie locale) nous mangeons à l’hôtel. A ce propos, je remercie Gilles pour m’avoir fait parvenir les photos de la cuisine. Je vous laisse juger par vous-même… (mais là non plus, personne n’est tombé raide mort).

mardi 2 octobre 2007

Lundi 17 septembre : Antsirabe/Ambositra/Fianarantsoa

Nous poursuivons notre descente vers le sud.

Départ pour Fianarantsoa avec un arrêt au village d’Ambositra, capitale artisanale. Nous découvrons les boutiques des artisans Zafimaniry avec leurs pièces de bois sculpté et les carrés de marqueterie si finement ouvragés. Il s’agit d’un travail vraiment de toute beauté avec des pièces plus belles les unes que les autres. Il y a des jeux de société (solitaire, échecs, jeux de l’oie…), de nombreuses boîtes en tous genres avec notamment pour décors les couvertures des différents albums de Tintin (avec un petit plus : Tintin à Madagascar) et des portraits de Corto Maltese, des sculptures et masques et tous genres….

Après la visite, nous avons quartier libre dans la ville pour nous promener et faire les boutiques. Nous en profitons pour continuer nos achats (des fois qu’on ne trouverait plus rien ailleurs !). Enfin, je me moque mais je ne suis pas en reste ! J’avoue avoir un peu dépensé dans cette ville, avec notamment l’achat d’une chaise ! Heureusement elle est faite en deux parties qui se démontent facilement (je ne suis pas la seule, Gilles et Monique notre guide d’Arvel ont fait pareil ! et oui, je dénonce !). Au fait, pour info, si vous achetez quelque chose en bois à Madagascar, demandez une facture au risque d’avoir des problèmes au moment du retour….je vous expliquerais en temps voulu.

Nous découvrons aussi les boutiques locales avec les sacs d’épices et de riz, le poisson et les sauterelles séchés, la boucherie avec son étal en plein air et la viande qui pend au bout d’un crochet, les boutiques casto du coin ou la récup et la reconversion des objets est de mise...

Une fois les nouvelles emplettes effectuées, nous nous retrouvons dans un restaurant à la façade très colorée (Hotely gasy lafatra) pour gouter aux spécialités malgaches. Nous avons droit à différentes viandes (cochon, zébu…), des petits poids, des haricots, du riz, des brèdes (feuilles de plantes vertes), des feuilles de manioc … et en dessert banane ou ananas flambé au rhum ! J’avoue que le repas est très bon.

Une fois régalés et les paquets embarqués dans le bus, nous repartons pour Fianarantsoa. Nous arrivons au Soafia hotel en fin d’après-midi. Nous en profitons pour acheter nos premières cartes postales. Une fois installés et douchés, nous nous retrouvons au restaurant de l’hôtel pour manger un bon steak de zébu. Puis repos bien mérité en attendant la prochaine journée….